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BONNES FEUILLES
15 janvier 2017
Le seul regret de Philippe Bilger : ne jamais avoir été ministre de la Justice
Mon seul recours, mon seul secours. Maîtrisant médiocrement les arts sociaux, voire inapte à la plupart, j’ai toujours perçu la parole comme l’unique alliée dont je pouvais disposer. De sorte qu’une fois compris ces manques et cette chance, je n’ai pas cessé de réfléchir sur elle, sa puissance, la preuve d’existence qu’elle procure, le pouvoir qu’elle donne, ses ambiguïtés aussi. Ce superbe et dangereux outil humain. Extrait de "La parole, rien qu'elle" de Philippe Bilger, aux Editions du Cerf (1/2).
Philippe Bilger est président de l'Institut de la parole. Il a exercé pendant plus de vingt ans la fonction d'avocat général à la Cour d'assises de Paris, et est aujourd'hui magistrat honoraire. Il a été amené à requérir dans des grandes affaires qui ont défrayé la chronique judiciaire et politique (Le Pen, Duverger-Pétain, René Bousquet, Bob Denard, le gang des Barbares, Hélène Castel, etc.), mais aussi dans les grands scandales financiers des années 1990 (affaire Carrefour du développement, Pasqua). Il est l'auteur de La France en miettes (éditions Fayard), Ordre et Désordre (éditions Le Passeur, 2015). En 2017, il a publié La parole, rien qu'elle et Moi, Emmanuel Macron, je me dis que..., tous les deux aux Editions Le Cerf.